Les parties prenantes et l’entreprise : fondements de la RSE
La complexité, chère à Edgar Morin, celle de la mondialisation, est un nouveau milieu auquel doivent s’adapter les individus, la société et les organisations. L’entreprise qui, dans un monde fini, doit gérer la triple équation des déchets, des ressources et de la propriété se trouve face à un public « consommateur salarié citoyen » qui exige une garantie de transparence et de sûreté.
C’est ce que nous pouvons définir comme « parties prenantes », ou « parties intéressées », également appelées stakeholder par opposition aux shareholders, les actionnaires, et qui signifie « détenteurs des enjeux ». Il convient de remarquer que ce sont les parties prenantes qui choisissent l’entreprise et non l’inverse, constituant ainsi le contre pouvoir de l’entreprise.
Par ailleurs, il ne suffit plus simplement aux entreprises de communiquer de manière unilatérale et descendante, en faisant passer un message de l’entreprise vers le consommateur, mais bel et bien d’instaurer un dialogue avec les parties qui constituent l’environnement de l’organisation, sous la forme d’une relation de confiance, une relation show me/involve me (montre moi, implique moi), comme l’a démontré O. DUBIGEON.
Les parties prenantes veillent sur le patrimoine commun (nature, cultures, architectures de tout ordre). L’éventail des parties prenantes est spécifique à chaque entreprise, et se délimite principalement en fonction de son secteur d’activité. Néanmoins, on peut déterminer les différents types selon la proximité de leur implication avec l’entreprise et selon leur moment d’apparition dans le paysage contemporain.
Parties prenantes du domaine du tourisme
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Chacune des parties prenantes a des attentes bien spécifiques en rapport avec l’activité de l’entreprise, auxquelles l’entreprise responsable se doit de répondre. Chaque partie prenante possède également des motivations qui lui sont propres, et qui peuvent être perçues au travers du principe PPP, PLANET, PEOPLE, PROFIT, nom du fameux rapport de SHELL.
En premier lieu citons le profit, qui peut se résumer en la recherche de performance économique de l’entreprise, ensuite la planète en cherchant la performance environnementale, la troisième correspondant à people, définissant toute recherche d’amélioration sociale. Les parties prenantes attendent au moins de l’organisation qu’elle ne dégrade pas le patrimoine commun, voire qu’elle le protège et s’attendront demain à ce qu’elle le restaure.
Ainsi, un rapport de l’association E.P.E ou Entreprises pour l’environnement considère le dialogue avec les parties prenantes de l’organisation comme étant le « point d’alimentation d’une démarche de développement durable »49. Farid Baddache confirme cette vision, en précisant que l’entreprise doit intégrer dans sa stratégie, la participation de la société en tant que système nerveux sociétal50, sur lequel elle va s’appuyer pour mener à bien et « asseoir sa responsabilité ». C’est en effet grâce à l’aide de ses parties prenantes que l’entreprise peut espérer progresser de manière à mieux répondre aux attentes de la société.