Sensibilisation, éducation à l’environnement …
De manière générale, la question de la sensibilisation est au cœur de la problématique de la mise en œuvre du développement durable et se pose donc au regard des pratiques à l’échelle de l’entreprise. Il s’agit de faire prendre conscience des enjeux du développement durable, de sensibiliser pour provoquer des changements d’attitudes, qui entraineront des changements de comportements. Cette réflexion concerne largement tous les domaines relatifs à la mise en place d’une démarche de RSE mais plus particulièrement la problématique environnementale. Dans ce domaine, l’éducation relative à l’environnement (ERE) propose une réflexion large…
« L’ERE (L’Education à l’environnement) accompagne et soutient d’abord l’émergence et la mise en œuvre d’un projet d’amélioration de son propre rapport au monde, dont elle aide à construire la signification, en fonction des caractéristiques de chaque contexte où elle intervient ; dans une perspective d’ensemble, elle contribue au développement de sociétés responsables.»
Ainsi selon Lucie Sauvé, l’éducation à l’environnement n’est pas une forme d’éducation parmi d’autres, elle ne peut pas être réduite à « une éducation à » mais il s’agit d’une dimension essentielle à l’éducation fondamentale. André Giordan et Christian Souchon ajoutent à cette vision qu’ « il ne s’agit pas d’apprendre et admettre mais bien de comprendre pour agir ». Bien que sa vocation dépasse le cadre de l’école, le terme éducation place pourtant l’éducation à l’environnement dans un contexte scolaire.
Ainsi le projet de communication environnementale tel que dégagé par Francine Boillot propose la recherche d’un cadre idéal éducatif et citoyen, propice au changement de comportement, qui cherche à rassembler différentes approches complémentaires de l’environnement et leurs objectifs: vouloir-faire, savoir, savoir-être ; Par ailleurs, l’auteur propose un schéma permettant de décomposer les phases menant à l’agir éco-citoyen, chaque palier constituant un projet éducatif en lui même.
Dans cette logique, chaque phase doit être accomplie avant de passer à la suivante. Toujours selon F. Boillot, la phase de sensibilisation doit permettre la distinction de plusieurs enjeux. En premier lieu, elle fait prendre conscience de l’appartenance à un milieu de vie. En second lieu, elle doit permettre la perception de l’environnement, de l’interaction « personne-société-environnement ». Puis elle doit concourir à la perception des problèmes environnementaux, ainsi que leur origine, les enjeux et les solutions possibles. Finalement elle doit faire prendre conscience de la nécessité de changement, amener à un état dit de « concernation »106, c’est alors qu’apparaitront une volonté et une motivation à résoudre les problèmes. Notons que cette approche demande l’acquisition de valeurs qui sont communes au développement durable : tolérance, solidarité, respect et responsabilité (F. Boillot).
Toutefois, il est certain qu’il y a un risque de détournement et d’instrumentalisation de ces notions, au profit de finalités qui n’ont rien à voir avec leur véritable nature. Ainsi, se pose la question de comment intégrer ces valeurs dans un système tel que celui de l’entreprise ?